Les 10 plus gros mensonges sur l'accouchement

de Blandine POITEL




Aujourd'hui, l'accouchement et la naissance sont aux mains des médecins, sous un monopole hospitalier qui ne souffre guère d'exceptions. Vouloir se passer de l'hôpital est présenté comme dangereux, irréfléchi, à très hauts risques pour la mère et l'enfant. Pourtant, nos chiffres en matière de mortalité foeto maternelle sont et demeurent parmi les pires comparés aux pays européens de niveau sanitaire équivalent. Et nombre de femmes se plaignent que leur bébé ou elles ont pâti de cette médicalisation perçue comme contraignante, douloureuse, non respectueuse. II est donc temps d'apporter un démenti à bon nombre de contre-vérités et de mensonges sur ce sujet. Si vous croyez notamment que : accoucher est dangereux, la position gynécologique imposée à la femme est la meilleure pour elle et son bébé, la douleur de l'accouchement est insupportable sans péridurale, les gestes faits sur le bébé à la naissance sont indispensables. Alors ce livre est fait pour vous. Ne vous laissez pas désinformer plus longtemps!

L'auteur:
Après la naissance de son troisième enfant en Maison de Naissance, Blandine Poitel s'est penchée de plus près sur les conditions de naissance en France... Auteur de dossiers d'information validés par des professionnels, elle a cofondé un collectif de plus de 80 associations qui intervient au niveau des organismes d'État (HAS, CPAM...), est membre du comité de rédaction des Dossiers de l'Obstétrique et créatrice de liste de discussion et de site sur le thème douloureux de l'épisiotomie. Actuellement, elle partage son temps entre sa famille, ses livres, ses nombreuses activités militantes au sein du collectif et de l'AFAR, et l'accompagnement non médical des femmes enceintes (doula).

Naissance de N.

Je vous propose d'inaugurer une nouvelle rubrique dans le blog : celle des récits de naissance. On en parlait samedi dernier ; on entend trop peu souvent des récits d'accouchement qui se sont bien passés. Une certaine pudeur oblige les femmes qui ont vécu de belles choses à les taire. Pourtant, les futurs parents ont besoin d'être rassurés ; la naissance est une aventure extraordinaire qui peut être belle et gratifiante à condition qu'on laisse à la Nature la possibilité de faire son travail !
N'hésitez pas à me faire parvenir vos récits de naissance (anonymes ou pas).

3 ans d'attente...c'est comme ça que l'on peut résumer le chemin parcouru jusqu'à ce 15 Septembre 2011, jour de la naissance de notre fille aînée.
Un premier bébé qui s'envole en 2009 alors qu'on réfléchissait à l'AAD (Accouchement à Domicile). Puis les examens, la PMA (Procréation Médicalement Assistée), les piqûres.....la programmation d'une IAC (Insémination Artificielle du Conjoint).
Finalement, 10 jours avant, j'apprends que je suis enceinte ! Et c'est un « bébé couette » (sans aide médicale).
Début de grossesse gâché par l'angoisse de perdre à nouveau ce petit ange, on se dirige donc vers un suivi hyper médicalisé ainsi qu'un projet de naissance à l’hôpital de Bayonne, niveau 3, ça rassure...
Bébé s'accroche, je commence à le sentir, ça me conforte, j'arrive mieux à me projeter... Je souhaite une naissance moins dirigée par les professionnels, être un maximum actrice, faire confiance à mon instinct...Après tout, ma mère, ma grand-mère, etc....elles ont toutes accouché sans péridurale !
SuperPapa n'est plus si confiant envers la Nature et mettra deux bons mois à comprendre mon point de vue et accepter de rencontrer M., une sage femme libérale qui propose un accompagnement global (avant, pendant, après) et surtout des naissances respectées.
6 mois de grossesse, nous tournons le dos à l’hôpital ! SuperPapa et moi avons trouvé un compromis : nous tentons une naissance en plateau technique à la clinique d'Orthez avec M. !

Nous voilà le mercredi 14 Septembre 2011.
Pile j'ai RDV chez l'esthéticienne ! J'ai dû le sentir en fait ! Je suis très mal installée, je sens la petite bouger de façon différente, je suis mal à l'aise...1h après ce RDV, le travail débutait ^^ !
Je pense que la douleur de l'épilation et la mauvaise posture ont décidé N. à sortir...!!!

Donc il est 19h à peu près, 1ère contraction. Toutes les demi-heures.
A 20h on commence à noter la fréquence au cas où mais je suis zen, persuadée que c'est un faux travail, je dis à P. que je prend deux spasfon et un bain et qu'on pourra aller se coucher.
Les contractions continuent toutes les 20min, le bain n'a pas fonctionné, au contraire, mais bornée, je vais au lit, sûre que tout va s'arrêter.
Au bout de 2 contractions je squatte le salon, la douleur me fait gémir, je dis à P. que je ne veux pas le réveiller car il se lève à 4h du mat', toujours sûre qu'il va aller bosser ^^.

Je comate, j'arrive à dormir entre 2 contractions, mais elles restent là, toutes les 20min. Ça fait mal mais elles ne durent pas longtemps (et ce jusqu'au bout, j'ai eu de la chance, je pense que ça peut être pire).
A minuit je m'énerve, je décide de prendre un bain encore plus chaud pour clôturer cet épisode, je veux dormir et "rentabiliser" ma journée du lendemain, pas question de faire la sieste à cause d'un faux travail, non mais !
Je vais y rester presque 3h...!!!!
Je gémis de plus en plus fort mais j'imagine que ce sera pire en dehors du bain. Les contractions passent à 10min, parfois moins.
Pas du tout pressée d'appeler ma sage-femme, je commence à comprendre que N. veut nous rencontrer aujourd'hui, mais on m'a tellement rabâché qu'un 1er enfant met environ 24h à sortir...je veux faire un max du boulot CHEZ MOI.
A 2h P. est réveillé par mes gémissements et ça tombe bien, j'ai besoin de lui, ça fait 5h que je gère seule, maintenant que j'ai accepté l'idée de la naissance imminente, je ne veux plus qu'il me quitte.
A 2h40 je sors de l'eau et là : du sang.
Je n'y étais pas préparée même si ma sage-femme nous en avait parlé; pour moi le sang c'est mauvais signe, je m'attendais au bouchon muqueux ou autre.
Du coup je panique un peu et demande à P. d'appeler notre SF.
Elle dit que c'est le col qui travaille, rien d'inquiétant mais qu'elle arrive.
A 3h40 elle est là. Je suis sur le lit, en travers, arrivée là à 4 pattes, j'ai bobooooooooo !
En un coup d'oeil elle sait que je n'en ai pas pour longtemps. Elle m'examine et me dit que tout va bien, que c'est bien pour aujourd'hui, qu'on s'en va. Je comprends que N. a bien bossé et qu'il faut y aller. Je saurai plus tard que je suis dilatée à 4.

J'ai faim, j'attrape un bout de pain, P. charge tout dans la voiture, c'est irréel !! On met une serviette sur le siège au cas où : j'ai commencé à perdre le bouchon muqueux. Une heure de route, je me mets dans ma bulle, ça passe très vite du coup. Je gère mieux qu'à la maison, je m'accroche où je peux. Interdiction de mettre la radio, j'ai chaud puis froid, je dois sûrement être chiante pour le conducteur!
Arrivés à la clinique, je sens N. dans mon bassin, je pense ne pas pouvoir marcher... P. propose de me porter mais je vais pas me la jouer comme au cinéma hein ^^ Je me déplace en canard, purée il faut monter les escaliers ! Sans dec', y'a pas un ascenseur ou une chaise roulante ???!!!
On arrive dans le service, pas un chat, tout est noir. Je ne verrai personne et je suis la seule à accoucher ce soir là. On se déchausse dans le couloir, la salle de naissance est un lieu de "détente", façon de parler ^^
D'instinct je me mets par terre, à genoux, les coudes appuyés sur le lit. Ma sage-femme m'installe un matelas en mousse sous les genoux, je me déshabille. Il fait bon, l'équipe a préparé la pièce, une lampe de sel éclaire à peine, je suis presque mieux que chez moi, de toute façon la présence de M. me rassure, je suis "sereine" même si un peu flippée, ça reste mon 1er accouchement !!
M. m'ausculte, je n'ai pas rêvé, N. avance vite, il est 5h, je suis à 6 (mais je ne le sais pas). Je m'allonge un peu sur le côté, M. me plie la jambe du dessus. Elle a une lampe frontale, lumière rouge, hors contexte ça me fait trop marrer ! Je n'aurai aucun monitoring en continu, de temps en temps elle écoute le coeur de ma petite avec un petit appareil au bout d'un fil. Elle respecte ma position, s'arrange pour trouver le coeur (souvent elle passe par dessous le ventre, entre mes jambes, pour me déranger le moins possible). P. assure, il a compris qu'il ne faut SURTOUT pas me toucher ni me parler pendant les contractions : je mord !! Il me masse, me rafraîchit, me rassure... il fait le copilote de ma SF !
Je suis maintenant à 4 pattes sur le lit, face au mur, une montagne de coussins contre le dossier du lit. Je m'affale dessus entre les contractions et me relève sur les genoux pour mieux gérer la douleur. OUI j'ai mal ^^
M. nous laisse à 2 reprises, elle va déjeuner avec ses collègues, fumer... P. est là et elle voit que je "gère". J'avoue que je suis moins tranquille quand elle part. Je me rallonge, je suis à dilatation complête mais je n'ai toujours pas percé la poche des eaux. Je travaille un peu comme ça, je n'ai toujours aucune notion de ce qu'il se passe autour de moi, je vois juste que le jour se lève, je suis déçue, je me sentais mieux dans l'esprit de la nuit, la pénombre, l'intimité...
D'un coup je panique, je sens que ça change, j'ai peur que N. sorte d'un coup...j'ai vu trop de films lol ^^! Je dis à P. de sonner l'alarme, je veux que M. revienne ! Elle accoure et me dit qu'elle ne me quitte plus, que N. arrive. Je m'imagine 10 minutes, en fait il doit m'en rester 40 "petites" !!
Je demande si la position allongée est aussi rapide que "debout", elle me dit que non... Je suis épuisée mais je préfère aller au plus vite, je me remets face au mur, sur les genoux, cambrée les fesses en arrière : Papa et M. sont aux premières loges ^^ D'un coup je suis trempe : la poche des eaux est enfin percée ! Trop bizarre, liquide chaud en grande quantité. M. m'essuie. Du coup elle sent la tête ! Elle me demande si P. peut toucher, moi je suis d'acc, mais faudrait que LUI veuille ! Un peu "spice" pour le commun des mortels mais SuperPapa est à fond : "j'ai senti ses cheveux chérie !" Trop ému, c'est mimi tout plein mais j'en ai un peu rien à faire, je suis à l'ouest, concentrée sur ma douleur... Parfois je respire trop vite, je m'excite un peu trop, M. me calme, me dit de ralentir, de faire comme elle nous a appris. Ma douleur me dit de l'envoyer bouler mais ma raison lui fait confiance, je sais que je dois l'écouter. Elle me félicite, je suis une bonne élève obéissante ^^ Plus tard elle me dira que j'ai vraiment assuré, que j'ai travaillé en équipe (avec elle et avec ma fille : je parlais souvent à N. "vas-y ma fille", "allez N."...).
Je n'y crois plus mais mon bébé continue de descendre, que c'est long ! Ils voient la tête, P. est au 7ème ciel ! J'ai envie de craquer, ça me gave que eux soient à fond, je les imagine se faire un clin d'oeil, lever le pouce, etc... J'ai mal MERDEEEEEE !!! A ce moment là je suis perdue, ma fille ne fait que descendre et remonter, mon périnée ne s'ouvre pas assez, je sens qu'il va craquer donc je "ré-aspire" mon bébé pour ne pas me déchirer. Je pensais à 3 poussées pour "l'éjecter" mais il m'en faudra au moins 6 ou 7...j'en peux plus, je suis découragée...je me dis que je n'accoucherai plus jamais sans péridurale, que je programmerai une césarienne et autres conneries de la nana qui douille comme jamais ! Je suis triste car ce genre d'accouchement ne me correspond pas du tout, du coup je m'imagine adopter, ne plus avoir d'enfant par voie naturelle... (on est bien d'accord que "l'amnésie maternelle" a fonctionné sur moi aussi, on a remis le couvert 13 petits mois après ^^ !).
Bref. M. me dit de me faire confiance, que je ne vais pas me déchirer gravement, que je peux y aller. J'y vais.....et je regrette aussitôt lol ! Je suis au grand couronnement : le plus gros périmètre du crâne de ma fille est dehors et ne re-rentre plus. Je hurle comme un animal sauvage, c'est très rauque, ça vient de loin... M. va rassurer ses collègues : je ne vais pas mourir, tout va "bien" ! Elles ont l'habitude et comprennent qu"'elle doit être sur le périnée" !! Oui, oui, sur MON périnée !
SuperPapa est toujours au top, aux premières loges..... M. le sent prêt et lui propose de m'accoucher....rien que ça ! Il accepte bien volontiers ! M. observe, reste à nos côtés, bienveillante.
Une dernière poussée et notre premier enfant sort de mon ventre.....pour atterrir directement dans les mains de Papa ! Quel bonheur !
Je leur tourne toujours le dos, N. pousse enfin un cri...elle va bien ! M. incite P. à me la passer sous les jambes. Elle est glissante mais c'est « ma mienne », je l’attrape comme je peux et la colle à moi....Il est 8h20, le travail aura été rapide pour un premier !
M. et P. changent les draps en 4ème vitesse, je m'allonge avec notre trésor.....
Mais ce n'est pas fini, il faut expulser le placenta...pffff ras le bol ! C'est assez rapide et la douleur est bien moindre quand on a la plus belle des récompenses sur son sein ! J'ai quelques égratignures, M. propose de me recoudre pour que ce soit plus joli. Pourquoi pas ? Trois petits points sous anesthésie locale....je ne sens rien. J'ai vraiment deux sage-femmes : M. qui recoud et P., son assistant, qui m'injecte l'anesthésiant ! Quel homme ! Il m'aura époustouflée ce jour-là SuperPapa !!!
N. restera 3h en peau à peau sur Maman puis 2h sur son Papa......au chaud. Pas de « soins » intrusifs et surtout inutiles, N. n'a besoin que de téter et de câliner...en famille...nous sommes 3.....

Notre second enfant arrivera dans 2 mois. M. nous accompagne à nouveau et nous sommes ravis de prévoir cette autre naissance à Orthez ! Vive le plateau technique ! Excellent compromis pour nous !

Récit et photos de la journée du 25 mai 2013

La matinée a été propice aux rencontres autour de stands informatifs tenus par divers professionnels et associations : Marraines de Lait Pays Basque, Histoires de Femmes, Famille & Co, Art Mon Nid, la Leche League, Coeur de famille Pays Basque, Anne-Julie Yonnet, Laetitia de Ama Artean qui avait amené sa portebébéthèque, Claire-Marie Schwebel qui avait amené sa table d'ostéopathe, Bénédicte Menassol (professeur de yoga)





Des panneaux informatifs avaient été réalisés sur divers thèmes : le projet de naissance, les préparations à l'accouchement, l'accompagnement global, l'accouchement à domicile, le plateau technique, la césarienne, des récits de naissance.


 Marie Touffet a animé un atelier NaîtreOmonde

Anne-Julie Yonnet (naturopathe) nous a sensibilisés  à l'alimentation de la femme enceinte lors d'un repas très convivial où nous nous sommes régalés des bons petits plats amenés par chacun et notamment des cookies crus d'Anne-Julie.


L'après-midi, la projection du film "Orgasmic Birth" a réuni une vingtaine de personnes. Le film a apparemment beaucoup plu et a initié un partage très intéressant autour de témoignages, de réflexions et de questionnements très enrichissants.


Ce fut donc une bien belle journée, qui est passée très vite. Pas évident de faire tout ce qui était prévu au programme notamment la photo souvenirs mais qu'à cela ne tienne, ce sera pour la prochaine rencontre !

Le 9 juin : inauguration de l'Association Histoires de Femmes


Le dimanche 9 juin prochain aura lieu l'inauguration de l'Association Histoires de Femmes.

Si vous n'avez pu être présentes samedi dernier ou si, comme moi, vous avez trouvé la journée bien trop courte et que vous avez hâte de revoir toutes ces belles personnes, rendez-vous à Bardos !